PORTRAIT DE BÉATRICE CENCI
JACQUES-FRANÇOIS MOMAL
19e SIÈCLE, CRAYON NOIR, PASTELS ET SANGUINE
SUR PAPIER BLANC
En grande partie légendaire, l’histoire de Béatrice Cenci défraie la chronique du 16e siècle à Rome : fille d’un aristocrate qui la maltraite, elle finit par assassiner son père ; tous les complices sont condamnés à mort. Par sa beauté, sa jeunesse, Béatrice Cenci devient ainsi l’incarnation de l’innocence martyrisée. Le portrait réalisé par Guido Reni, en prison d’après la légende, fait date dans l’iconographie de l’héroïne, à tel point que les représentations récentes, dans la photographie puis au cinéma, reprennent les mêmes codes : coiffure, regard, posture. Si les artistes romantiques du 19e siècle y voient une héroïne romanesque, le peintre Jacques François Momal semble avoir été sensible à l’idéal de pureté représenté par ce tableau. Ainsi, d’un point de vue formel, plus encore que la fidélité à l’original, ce qui semble intéresser Momal est l’innocence : la moue candide des lèvres est renforcée, les yeux sont grand ouverts, les cils dessinés.